L'image sur le web

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Une image sur le web, c’est une unité de sens. Universelle, l’image communique plus que le texte: elle met en place des réflexes psychiques. 

Tout le monde connait cette phrase qui a fait les grandes heures du quotidien Paris-Match : « le poids des mots, le choc des photos ». Aussi, l’adage « une image vaut mille mots » n’est plus à expliquer copieusement. Cependant, au temps où la communication devient une véritable « communication web », quitte à délaisser les médias plus traditionnels au rang de « rendez-vous de synthèse », qu’en est-il du statut de l’image?

Une image sur le web, c’est avant tout interactif

Et dans « image web« , on n’entend pas simplement « photographie », mais « forme graphique« . L’image sur internet est autant porteuse de sens que celle que l’on retrouve dans les magazines ou les albums photos. Avec une subtilité en plus: cette image est interactive. Le constat est rapide, vite fait, mais il est sans équivoque : nulle part avant, une image n’avait été interactive.

L’interactivité, c’est le clic. Et l’image pousse au clic. Le bouton « Facebook » n’a même plus besoin de se dénommer « Facebook – Clique sur moi pour me rajouter en tant qu’ami ». Le simple « f » blanc sur un fond bleu est synonyme d’un rendez-vous, d’un mécanisme qui se fait dans la tête du spectateur web.

[pullquote]«On ne peut pas se battre contre une image» Zev Sternhell[/pullquote]

Une image sur le web, c’est comme un coquillage sur la plage

L’humain est de nature curieuse. L’humain ramasse des cailloux aux formes étranges et des coquillages sur le sable. Imaginez donc que votre image, c’est ce coquillage sur cette plage. Pourquoi est-ce que l’humain s’intéresserait à lui? Par habitude? Par sa forme? Par son caractère inédit?

Tout cela reste souvent inexpliqué. Chaque réflexe psychique est accompagné d’une série de processus internes: peut-être le coquillage a-t-il une couleur qui irait bien pour la chambre du petit. Peut-être le coquillage aurait-il un « N » malencontreux gravé dans ses sinuosités. Peut-être, aussi, le coquillage n’est pas un coquillage, mais un fossile d’escargot des mers du mésozoïque.

L’image, donc, doit autant attirer que ce coquillage. Mais, à défaut du coquillage, l’image elle peut avoir plusieurs niveaux de lectures et plusieurs interprétations.

L’interprétation de sens: activité favorite de l’humain

Quand j’étais étudiant, j’ai eu cours de dessin et de composition d’image. Ma professeur, parfois, n’arrivait pas à comprendre ce que je voulais lui « dire »: « Mais enfin, ça n’a pas de sens! Je ne comprends pas! ». Dans un autre cours, celui d’histoire de l’art, notre prof nous expliquait verbeusement, au profit d’une quinze d’heures et d’annotations aussi pointilleuses qu’anodines, le rythme des fresques dans la Basilique Supérieure d’Assises, l’importance du bandeau rouge et des corbeaux en trompe l’oeil.

Maintenant, il est vrai que sur le web, lorsque je vois des images, je cherche ce sens. Il n’est souvent pas difficile à trouver, puisqu’il n’y a jamais qu’un. Mais si d’aventures l’image faisait rapport à deux contextes bien particuliers en une seule situation, mon esprit n’en ferait qu’un tour. D’une part, je la partagerai sur Facebook, d’autre part, je m’en souviendrai. Et je suis certain que si je n’avais pas eu de formation graphique, mon sang n’aurait aussi fait qu’un tour.

Depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, l’homme n’a cessé de créer des images pour créer du sens autour de lui. L’image est une communication qui vaut mille mots. Et là où les mots ne touchent que notre côté synthétique et compilateur, l’image appuie sur une corde sensible: celle du ressenti, celle du cerveau qui réfléchit deux fois.

L’image sur le web participe avant tout à l’expérience utilisateur

Un argumentant sur le pouvoir de l’image, sur son aspect « sensitif », il est vrai que je rends encore plus compliquée la tâche du rédacteur web qui doit choisir les images en accord avec ses articles. Pire encore, pour la plupart des sémiologies que j’ai pu exécuter, les images devaient correspondre à l’idée des articles, à leur thème. Et tout cela dans une atmosphère graphique cohérente.

Comment être certain d’avoir fait le bon choix d’images? Mon image va-t-elle susciter autant l’intérêt que ce coquillage sur la plage? Va-t-elle résonner au plus profond du coeur comme un corbeau de la Basilique d’Assises? Là est tout le soucis. Parce que si l’image participe à l’expérience utilisateur, elle l’amplifie ou le dégrade en quelques secondes. Par mensonge, par frustration ou par exaltation, l’image est une condition sine qua non pour que votre contenu soit valide et transférable sur le web.

Et vous? Pensez-vous aussi que l’image ait un statut à part entière? 


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