Lorem ipsm

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Cet article est un petit manifeste pour la réhabilitation du contenu – et donc de la stratégie éditoriale – dans le processus de conception de projet web.

En effet, encore aujourd’hui je constate trop souvent que la stratégie éditoriale est pensée en aval de la conception, voire même de la production. Ce qui est forcément contre productif et source de déception.

« Le fond, c’est la forme », Victor Hugo

Il est bon de rappeler que la technique et le graphisme ne sont pas, à eux deux, les seuls piliers du succès de l’élaboration d’un site. Mais au contraire, ils sont en premier lieu au service du contenu (qui lui-même est au service des objectifs). C’est le fond qui induit la forme, et non l’inverse.

De fait, imaginez le désarroi de votre directeur artistique lorsque vous lui soumettez un brief avec de très beaux zonings (mockups, gabarits… comme bon vous semble), mais sans aucuns contenus types à insérer.
Idem pour le développeur qui au final sera contraint de vous livrer une belle… coquille vide ! Ou pleine de Lorem Ipsum.
Il y a fort à parier que vont s’engager alors une série d’allers-retours pour, soit contraindre le contenu à son nouvel environnement, soit distordre celui-ci afin de le réadapter. Au risque de dégrader le graphisme.

Une stratégie éditoriale négligée : à qui la faute ?

Au commanditaire qui bien souvent n’a que peut d’expérience dans le domaine de la gestion de projet web?
Ou au chef de projet qui considère légitimement que son client sait bien mieux que quiconque ce qu’il a à mettre dans son site?
Au final, cela importe peu, ce qui compte c’est que, nous professionnels, ayons en mains les moyens et les connaissances nécessaires au succès du projet.

[pullquote]Placer le graphisme avant le contenu, c’est comme mettre la charrue avant les boeufs: il est primordial d’avoir une stratégie éditoriale définitive pour passer au « contenant ».[/pullquote]

Il est de notre ressort d’informer nos interlocuteurs de l’obligation de mettre en place sa stratégie éditoriale en amont de l’étape de la production du site à proprement dite.
Bien entendu, la difficulté vient du fait qu’un chef de projet n’est pas forcément un rédacteur web… car c’est un métier à part entière. Il n’est pas non plus sensé être un pro du marketing et conseiller son client sur la vie et l’animation du site après sa mise en ligne.

Un chef de projet, c’est un généraliste du web

Et pourtant, je crois sincèrement qu’un chef de projet aujourd’hui ne doit pas être seulement un réalisateur de cahier des charges, un faiseur de planning ou un coordinateur d’équipe, mais est surtout et avant tout un (très) bon généraliste du web.

Il doit non seulement communiquer de manière fluide avec les graphistes et les développeurs, mais aussi être capable de prodiguer des conseils en amont et en aval de la production.
Cela demande d’intégrer beaucoup de connaissances, mais n’est-ce pas là aussi un très bon moyen de créer du lien à long terme avec ses clients ?!


Commentaires

  1. Mathieu dit :

    Je suis bien d’accord : la rédaction de contenu est souvent vue comme un bloc à part de la conception du site / de la matérialisation en ligne d’une activité.

    Or le contenu est de toute façon le premier lien que va avoir l’internaute avec la marque : si on n’a pas développé son contenu et sa ligne éditoriale (ton & voice en anglais dans le terme), il est possible qu’on en change au gré des rédacteurs qui écriront pour le site internet.

    Pour du contenu de faible qualité passe encore (Exemple: le 2000ème article de blog conseil sur les pelles à tartes, tiens ce serait un sujet à développer…), mais pour de la description produit ou les call to action – voire les billets de blogs suivis c’est primordial.

    En plus, le contenu est souvent vu comme la cinquième roue du carrosse (genre deux semaines avant la mise en ligne : « Ah ben tiens tu peux écrire le contenu pour les 28 pages du site ? » > pas glop !). La conception-rédaction est une tâche à part entière.

    1. Sandrine Lavandier dit :

      Merci Mathieu… tes propos sentent le vécu. Il y a encore une marge de manœuvre pour mettre des bonnes pratiques en place avec un soupçon de pédagogie en prime.

  2. philippe dit :

    Cet article suit de peu un travail que je viens de terminer pour une cliente qui souhaitait créer un site web. Tous les textes sont OK, ils ont été jetés ensuite dans une maquette figée. Je n’ai pas eu la possibilité de revoir les textes, de couper, de recommencer, de conseiller… 🙁

  3. Philippe, c’est typique oui. Si on veut pérenniser les efforts éditoriaux et miser sur la stratégie, il faut éduquer le client en amont de nos missions de production. Car, comme dans toutes les disciplines, la stratégie éditoriale vient en amont de la production elle-même.
    En tant que spécialistes, n’avons-nous pas le devoir de sensibiliser nos clients? Osons demander à voir les maquettes et évaluons jusqu’où, dans notre mission, peut s’intégrer une dimension de conseil et de sensibilisation à la bonne architecture et la lisibilité des textes qui seront publiés.

    .: Apprendre au client à pêcher plutôt que lui donner du poisson, ne dit-on pas:.

  4. Sandrine Lavandier dit :

    Philippe, je me doute qu’à contrario, prendre en main un projet où tu ne peux plus apporter ton expertise doit aussi être frustrant. Mais je rejoins complètement Muriel sur sa réponse. Les périmètres des métiers du web sont encore flous et méconnus pour certains, c’est donc à nous d’expliquer notre valeur ajoutée avec une démarche pédagogique.

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