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Je rebondis sur le billet que Jean-Marc a consacré à un récent article de Slate, inspiré par Denis Balencourt. L’article titré « How we read online » revient (étonnamment ?) sur des principes élémentaires de l’écriture sur le Web – ou devrais-je dire de la lecture sur le Web – telles que Jakob Nielsen, que l’auteur cite d’ailleurs, nous les enseigne depuis plus de 15 ans.

Dans la suite donc de ces deux billets francophones sur l’article « How we read » paru dans le magazine Slate, je propose deux billets : un premier sur notre mode de lecture « tout court » et un second, qui sortira dans le courant de la semaine, sur le mode de lecture en ligne.

Dans ce deuxième billet, je reviendrai sur quelques grandes références sur la question (Jakob Nielsen, Steve Krug, etc.) et je vous donnerai un exemple pratique. Mais procédons par procédure 😉

De la reconnaissance formelle ou comparative à un modèle mixte…

Il serait intéressant, disais-je, avant que de commenter notre mode de lecture à l’écran, de revenir sur notre mode de lecture… tout court.

On a longtemps cru que la lecture se faisait via une reconnaissance optique de la forme des mots. D’aucuns ont priviligié le repérage sériel des lettres. Enfin, il a été question d’une identification parallèle des lettres… Revenons brièvement sur ces 3 modes de reconnaissance optique.

La reconnaissance formelle

Dans la littérature spécialisée, le plus ancien modèle de reconnaissance optique des mots prévoit que les mots sont reconnus en tant qu’unités totales […] Nous reconnaissons les mots comme des séquences unifiées plutôt que comme la somme de lettres distinctes […] Nous voyons ces séquences comme des images (qui nous évoquent des séquences que nos yeux ont déjà maintes fois repérées et enregistrées).

Le repérage sériel

Le modèle qui a le moins vécu est celui qui veut que nous lisons les mots lettre après lettre, de gauche à droite. Ce modèle de reconnaissance sérielle a surtout été un échec face au test de l’effet de supériorité du mot.

Ce concept d’Effet de supériorité du mot signifie que le lecteur est bien plus capable d’identifier des lettres quand elles sont mises dans un contexte (les mots) que lorsqu’elles sont isolées.

La reconnaissance par comparaison

Un 3e modèle de reconnaissance des mots repose sur un schéma de reconnaissance par comparaison (en anglais: parallel letter recognition model). Selon cette théorie, nous reconnaîtrions toutes les lettres d’un mot simultanément, et les informations contenues dans chaque lettre nous serviraient à reconnaître les mots.

Le modèle mixte

La théorie qui prévaudrait aujourd’hui est un modèle mixte : outre la reconnaissance perceptuelle (forme du mot & reconnaissance des lettres par comparaison), nous recourons aussi aux informations contextuelles pour reconnaître les mots dans le processus de lecture.

Le mouvement des yeux: entre saccades et fixations

Lorsque nous lisons, nous bougeons continuellement les yeux. Nous faisons des saccades oculaires. Entre les saccades, les yeux restent immobiles ; ce sont des fixations.

Pendant les saccades, l’œil est pratiquement aveugle. Cela signifie qu’au cours d’une saccade nous ne capturons pas d’informations nouvelle de la phrase lue par contre, il est vraisemblable que nous continuions le traitement commencé avant la saccade. L’information visuelle est donc extraite du texte pendant les fixations.

Sources


Commentaires

  1. Merci Muriel. Très intéressant. Et merci pour les sources.

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