La rédaction administrative a-t-elle encore de beaux jours devant elle?

La rédaction administrative a-t-elle encore de beaux jours devant elle, à l’heure des formulaires pré-remplis à télécharger et du langage digital?

La rédaction administrative: un jargon difficile à maîtriser

[pullquote]La rédaction administrative a-t-elle encore de beaux jours devant elle? Dans un futur immédiat  oui, car le formalisme qu’elle abrite engage la responsabilité des émetteurs comme des destinataires.[/pullquote]La rédaction administrative est un mode de communication spécifique, obéissant à un formalisme précis et à un registre de langage à la fois juridique et soutenu. Ce mode de rédaction permet de rédiger des circulaires, des décrets, des arrêtés, des actes juridiques et des contraventions. Formulaires administratifs et imprimés officiels sont rédigés dans ce langage spécifique, avec souvent des tournures complexes, qui mêlent jargon juridique spécifique et formules alambiquées désuètes.

Il en résulte des incompréhensions, des quiproquos et des imbroglios administratifs qu’un langage plus simple aurait pu éviter. On est en droit de se demander si la rédaction administrative a encore de beaux jours devant elle.

La rédaction administrative est-elle vraiment efficace?

Ce type de rédaction est principalement l’apanage des entités gouvernementales, toujours décalées en termes de registres de langage, lorsqu’elles échangent avec les citoyens. Du coup, tout en chacun se retrouve un jour ou l’autre contraint de décoder les missives reçues, et d’adopter lui aussi, un langage au formalisme désuet qu’il ne maîtrise pas, pour répondre dans les règles de l’art et faire valoir ses droits.

La rédaction administrative a-t-elle encore de beaux jours devant elle? Dans un futur immédiat oui, car le formalisme qu’elle abrite engage la responsabilité des émetteurs comme des destinataires. Même si ce formalisme nuit largement au principe d’efficacité souhaité par tous, y compris par le législateur, les modifications ayant des ramifications juridiques avancent très lentement.

Certaines tournures consacrées, l’indication rigoureuse des dates de délivrance des actes administratifs, sont pour l’instant le seul rempart aux vices de procédure, aux échappatoires légales, et à l’inertie volontaire rendant certaines injonctions caduques. La simplification et ses corolaires, gain de temps et prise en compte de l’usager, ne progressent hélas qu’à minima.

L’avènement de l’ère digitale bouscule la donne

L’avènement du Web bouscule toutefois de nombreux pans de notre vie quotidienne et le formalisme administratif n’échappe pas à la règle. Imprimés fiscaux pré-remplis sont téléchargeables sur le Web, et à retourner par la même voie. Les formulaires administratifs immobilier, quittances de loyer et attestations de propriété sont disponibles en quelques clics sur Internet. Factures et commandements de payer arrivent par mails, en pièces jointes, sous des formats standardisés.

Les gouvernements eux-mêmes, conscients du changement en marche et du décalage de son jargon technique, lancent petit à petit une politique de simplification du langage administratif. Les agents de terrain sont sollicités, pour faire remonter des formules de politesse et des expressions du langage courant, accessibles à tous.

La rédaction administrative a-t-elle encore de beaux jours à vivre? Espérons que l’avènement du numérique accélère (enfin) la dé-ringardisation de sa forme actuelle.


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