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Il y a quelques semaines, j’ouvrais un débat concernant la splash page, suite à la demande d’un client institutionnel, qui voulait créer une nouvelle splash page proposant quatre langues : l’allemand, l’anglais, le français, le néerlandais.

La splash page idéale

La splash page idéale n’existe pas. D’autant qu’a priori elle peut ne pas plaire : parce qu’elle impose un clic supplémentaire, empêche d’entrer dans le vif du sujet, frise les home-page bis, a mauvais effet en termes de référencement, etc.

Néanmoins, lorsqu’elle s’impose (par choix du client, par obligation institutionnelle, par respect des différences culturelles, …), il convient qu’elle respecte certains critères.

L’ergonomie

Avant tout, la splash page a une utilité et doit la conserver. Son utilité, c’est de permettre aux visiteurs de choisir la langue (une fois pour toutes, grâce à un cookie) dans laquelle il va consulter votre site Web.

En outre, sur chacune des pages suivantes de votre site, il pourra changer son choix linguistique en cliquant sur le lien (dans la navigation fonctionnelle) de l’autre langue qu’il a choisie parmi les langues disponibles.

La splash page peut aussi contenir quelques liens rapides, facilitant déjà l »utilisation du site pour le visiteur. Mais il convient de limiter ce nombre de liens, plus encore si le nombre de langues est élevé, puisqu’il faut alors répéter ces liens dans toutes les langues disponibles.

L’orientation utilisateur

La splash page est avant tout une page de courtoisie, comme l’est la navigation fonctionnelle (d’ailleurs aussi nommée courtesy navigation en anglais). D’aucuns la déconseillent parce qu’elles imposent un clic supplémentaire au visiteur. Or il ne s’agit pas d’un clic imposé mais d’un clic proposé à l’utilisateur (par courtoisie donc).

Le visiteur qui ne parle pas la langue par défaut, ou la langue du navigateur, qui lui sont imposées celles-là, n’échappe pas, en plus de sa frustration, à ce clic qui lui devient dès lors également imposé. Du reste, on n’a jamais vu les portes des supermarchés ne mesurer que 1,73 m parce que telle est la taille la plus représentée dans la population !

A cet égard, la splash page de Wikipedia est une vraie réussite : un lien vers le site en 10 langues différentes, un lien direct vers la fonction Recherche en dix langues également et un onglet de recherche en anglais. On constate que la présentation a une grande importance. C’est la mise en page, aussi, qui contribue à l’appréciation de la splash page de Wikipedia.

Ce qu’en pensent les experts

Ci-dessous, quelques citations des participants au débat, que je remercie encore pour leurs éclairages et opinions. J’en profite également pour souligner une question que Jean-Marc a posée dans le cadre de cette discussion:

N’y a-t-il pas un moyen de signaler à Google le statut d’une splash page?

Jean-Marc Hardy

  • « L’ergonomie doit primer sans étouffer le référencement »
  • « Evitez d’imposer une splash page pour des raisons techniques futiles : résolution d’écran, type de connexion, avec ou sans flash, … »
  • « Dans les pays multilingues (Belgique, Canada, Suisse), la splash page linguistique s’impose souvent de manière incontournable. »
  • « Dès lors, le rôle de la splash page consiste à aiguiller l’utilisateur de manière non équivoque. Perdre un utilisateur, à ce stade, en raison d’une navigation mal organisée ou mal libellée me semble inacceptable. Quelques choix basiques doivent pouvoir s’imposer de manière évidente. »
  • « Les pages d’entrée n’ont pas le monopole du référencement. “Every page is a homepage”. Pas de raison de détruire la clarté d’une page d’entrée en la bourrant de mots clés qui pourraient plus naturellement apparaître dans certaines pages intérieures. »

Raphaël de Robiano

Tout est une question de stratégie (qui doit être discutée avec le client): resto.be prend le parti d’imposer en premier lieu la langue la plus représentée (le flamand en Belgique).

Sebastien Billard (avec qui, sur ce coup, je ne suis pas d’accord concernant le bilinguisme)

  • Personnellement je suis contre la splash page. On peut l’enrichir en texte et en liens, mais on risque alors d’aboutir à une “homepage-bis” ce qui est peu cohérent.
  • En cas de bilinguisme, la splash page frustrera 100% des utilisateurs puisque il devront faire un clic supplémentaire. Je conseille plutôt de choisir l’affichage d’une langue par défaut (celle qui est majoritaire dans le pays, ou est davantage parlée par les utilisateurs du site), et de mettre bien en évidence des accès vers les différentes homepages linguistiques, sur chaque page du site. Cette solution au moins ne frustrera pas les utilisateurs parlant la langue par défaut. C’est toujours un peu de satisfaction gagnée même si politiquement ça peut faire râler certains.

Gaetano Palermo

  • Ne soyons pas des talibans de l’ergonomie et faisons en sorte que les trois contraintes s’articulent au mieux: contrainte client, contrainte référencement et contrainte ergonomique.
  • Pour avoir récemment refait la Splash page d’une grande entreprise belge (ceux qui me connaissent savent de qui je parle…), je peux dire que nous avons opté pour cette approche:
  1. Proéminence visuelle du choix de langue: sachant que 99% des gens ne lisent pas, l’oeil accroche ce lien et l’utilisateur clique directement.
  2. Présence d’un paragraphe de texte, en gris clair, police plus petite. Cela décourage la lecture, focalise l’attention sur le choix de langue et reste tout à fait lisible pour un moteur de recherche.
  3. Présence de 6 liens vers les sections plus importantes. Ces 6 pages contenant elle-même des liens vers les sous sections importantes.

HawkEye
Ci-dessous, vous trouverez la réponse de l’auteur de l’article qui a suscité la discussion. Je le remercie d’ailleurs d’avoir participé, lui aussi, au débat.

Bonjour,

Je pense qu’il faut tout de même rappeler que les préconisations dont je fais part dans ce billet restent sous la condition évoquée au début de celui-ci, à savoir “lorsque la langue ne peut être détectée, et que la redirection du visiteur vers la sub-home dans sa langue ne peut être faite”.

Il est évident qu’une splash optimisée va pêcher en convivialité, mais elle n’est présentée qu’aux visiteurs non identifiables: les autres étant redirigés vers la langue “par défaut” qu’on juge la plus appropriée.

Si l’utilisateur modifie sa préférence linguistique, l’utilisation d’un cookie palie au risque d’une redirection “indélicate” (exemple en Belgique: nombre de néérlandophones ont des outils en anglais… et risquent fort d’être redirigés vers la home anglophone. Une fois leur choix précisé, il leur sera toujours présenté un contenu dans leur langue.).

En matière de convivialité, on pourrait presque y voir une bonne intention et un plus en termes de confort.

Pour finir, la remarque de Sébastien concernant la page sur laquelle atterrissent les visiteurs -pour peu que le site soit bien fait- est plus que judicieuse. Je considère que la home page doit être une page de distribution, tant en matière de trafic qu’en termes d’optimisation: elle ne devrait pas à priori se positionner dans les résultats de recherche sur des requêtes se rapportant au “contenu”, mais transmettre un maximum aux pages internes (à rapprocher des stratégies long tail).

Liens

  1. Quand la splash page se prend pour la home page
  2. Splash page : les pour et les contre

Commentaires

  1. aimzon dit :

    hello,
    j’ai écrit un article suite à l’arrivée sur le web d’Eric Chevillard, qui crée son blog : je pense que cela peut t’intéresser, une réflexion sur le web qui vient des écrivains eux-mêmes.
    @ +
    aimzon

  2. @ Aimzon : merci pour ton commentaire. Je m’empresse d’aller voir ça. J’adore Chevillard.
    @ Ceux qui veulent découvrir le blog en question : http://l-autofictif.over-blog.com/ .

  3. Ma foi je pense que tout simplement il faut s’en remettre aux guideline de Google : ‘To make all of your site’s content more crawlable, avoid automatic redirections based on the user’s perceived language. These redirections could prevent users (and search engines) from viewing all the versions of your site’

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