L’hypercorrection c’est faire des fautes de langage quand on essaie d’utiliser un registre plus soutenu que celui qu’on maîtrise. Explications.
Après l’hypocorrection, je me suis intéressé à l’hypercorrection. Avec une idée: essayer de voir si on en trouvait des exemples sur le web et si certaines marques avaient intérêt à l’utiliser dans leur stratégie de contenu. [pullquote]Des méthodes de relecture efficaces et une équipe projet organisée sont des moyens d’y remédier sans trop de dégâts.[/pullquote]
Comprendre l’hypercorrection
L'hypercorrection consiste à s'exprimer de manière trop correcte. En fait, vouloir s’exprimer de manière tellement correcte qu’on en vient à utiliser une grammaire incorrecte de manière involontaire.
Le locuteur essaie de pallier l'insécurité linguistique qu'il ressent. Par analogie, contamination, ou volonté de s’auto-réguler par exemple, il utilise des tournures et une orthographe fautives alors qu’il essaie justement de paraître "naturel". L’effet obtenu est alors l’inverse de l'effet recherché.
Dit autrement, il ne se rend pas compte qu’il se fourvoie parce qu’il essaie de placer la barre linguistique trop haut pour ses compétences.
Les marques de l’hypercorrection
On trouve à l’origine des marques d'hypercorrection dans le langage oral. C’est ce que certains appellent les "liaisons dangereuses": "il va-t-être midi", "il prononça-t-un discours-z-éloquent", entre autres excellents exemples.
Mais cela existe aussi à l’écrit:
- ajout abusif d'accents circonflexes: "Faîtes gaffe aux accents!"
- de h étymologiques: "hélision"
- de s après une consonne muette: "le camps"
- de ç devant un i ou un e: "couçi couça"
Voici un exemple avec la marque Hédiard qui écrivait dans une pub de 2005*:
« Faîtes partager des émotions
Hédiard, leader de l’épicerie fine, c’est 5 boutiques et plus de 150 points de vente en France. […]»
Faut-il s’en méfier ou chercher à l’utiliser?
Sur le web, on peut imaginer qu’un community manager qui se fait embaucher pour une marque de luxe alors qu’il ne maîtrise par un registre de langue suffisamment soutenu peut pécher par hypercorrection. De même pour un rédacteur web qui travaille pour un cabinet d’avocat par exemple.
Des méthodes de relecture efficaces et une équipe projet organisée sont des moyens d’y remédier sans trop de dégâts.
Reste encore l’hypothèse de l’hypercorrection simulée, ou volontaire. Une marque qui veut moquer des concurrents ou des personnages publics jugés trop sérieux utiliserait volontairement un discours hypercorrect. Ceci pourrait être une stratégie au potentiel viral intéressant…
Connaissez-vous des exemples d’hypercorrection en ligne sur des supports de marques? Si oui, faites-les moi connaître en commentaire!
*source: cairn.info
Crédits: gratisography.com