La pyramide inversée, ou comment hiérarchiser l'information pour immédiatiser la proposition de valeur

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La pyramide inversée, technique héritée du journalisme, reste indispensable en rédaction Web, pour retenir l’internaute sur votre page. Explications

La pyramide inversée est un  type de plan journalistique. Cette technique sert à hiérarchiser l’écrit Web, du plus général au plus particulier, de l’essentiel à l’accessoire. Autrement dit, puisque le rédacteur Web choisit de mettre en avant l’essentiel du propos, il fait un fameux pied de nez au principe du « on garde le meilleur pour la fin ».

[pullquote]En 10 ans, le temps de concentration sur une information est passé de 12 à 8 sec. La pyramide inversée est donc utile si on veut contenter un lecteur impatient, mais infovore.[/pullquote]

La pyramide inversée, un principe absolu!

Utilisée à tous les niveaux d’un site Internet (le plan de site, la page d’accueil, les pages de section ou les pages d’article) et à tous les niveaux d’information (microcontenus, macrocontenus, métadonnées, navigation, etc.), ce principe impose deux règles :

  • organiser l’information « verticalement »  (d’où la pyramide) ;
  • hiérarchiser cette information du plus important au moins important (d’où l’inversion de la pyramide)

Comment ça marche la pyramide inversée?

Il s’agit donc d’organiser le contenu « verticalement » en s’assurant qu’on traite d’abord les éléments essentiels. Ainsi, dans cet article sur la pyramide inversée, j’ai choisi de d’abord définir le concept, de décrire comment il fonctionne et pourquoi il est utile, avant de contextualiser.

  1. De quoi s’agit-il?
  2. Comment ça marche?
  3. Pourquoi l’appliquer?
  4. Contexte

Or, dans les élocutions et autres travaux rédactionnels de nos passés scolaires, nous avons appris la structure inverse: introduction – développement – conclusion. Ainsi, mes deux dernières idées (lecteur infobèse et héritages) auraient été placés premier lieu. C’est ainsi que de nombreux rédacteurs Web, lorsqu’ils annoncent un événement sur une page Web ont tendance à évoquer d’abord le succès des éditions précédentes avant de se concentrer sur l’édition à venir, succombant ainsi à un schéma anciennement appris. Du reste, il est difficile de se défaire d’un réflexe culturel.

Une promesse tenue instantanément

Concentrer le message clé, la proposition de valeur unique en haut du texte, soit dans le microcontenu d’appel (titre et chapô) revient à procurer l’information essentielle d’entrée de jeu. De plus, le rédacteur Web s’assure ainsi d’autonomiser ce fragment par rapport au corps de texte qui lui est associé. Ce qui ne peut que procurer une bonne expérience utilisateur aux amateurs de media snacking et autres infobèses.

Une méthode indispensable pour le lecteur infobèse (ceci n’est pas une injure)

C’est l’effet de cette ère de surcharge de l’information, ou ce n’est plus seulement l’indexation mais aussi la syndication, l’agrégation, la curation et le partage à tout crin qui font rage. Aujourd’hui, la pollinisation de vos pages Web se fait par leurs micro-contenus d’appel: titres et chapô.

Quand on sait qu’en une décennie, le temps de concentration sur une information est passé de 12 à 8 secondes, on se dit que cette technique de la pyramide inversée est vraiment nécessaire si on veut contenter un lecteur impatient, butineur mais infovore et avide d’information qualifiée. 

La pyramide inversée: un des nombreux héritages de la rédaction Web

Cette technique de la pyramide inversée, chère à la presse écrite est un des emprunts les plus caractéristiques des héritages de l’écriture Web. On le sait, la rédaction Web s’appuie sur des méthodes et pratiques d’une variété d’autres disciplines, dont le journalisme, mais aussi la typographie et la signalisation.

Vous trouvez que ce principe de la pyramide inversée est suffisamment appliqué, vous? Ou vous êtes partisan d’en dire le moins dans le micro-contenu d’appel, pour susciter la curiosité? 

 

 


Commentaires

  1. Merci pour la synthèse de cette bonne vieille technique de la pyramide inversée.

    Je demeure toutefois incertain par l’emploi du mot « cher » dans votre titre: – La pyramide inversée, héritage du journalisme, cher à la rédaction Web – .

    Cher est-il adverbe ou adjectif ? L’accordez-vous (s’il est adjectif) avec le mot héritage (ou avec journalisme) ? S’il est adverbe, entendez-vous par là qu’il y a un coût ? S’agit-il d’une expression qui m’échappe ? Merci de m’éclairer à ce propos, le cas échéant.

    Bonne continuité !

    Patrice Leroux

  2. Hello Patrick, c’est l’héritage qui est cher: la valeur sûre de la tradition ET son utilité très actuelle…

    1. Kevin Dangu dit :

      Bonjour « chère » Muriel,

      Je pense que Patrice n’a pas entièrement tort dans son commentaire.
      L’utilisation du terme « cher » au sein du titre doit choquer la plupart des personnes pouvant l’observer à cause des 2 virgules. Ces virgules représentent pratiquement des parenthèses dans ce cas là, permettant d’insérer un qualificatif au terme de base. A la sortie de cette « parenthèse, nous repartons donc sur le sujet principal qu’est la pyramide inversée. « Cher » devrait donc être « chère » dans ce cas ou sinon il faudrait retirer la seconde virgule permettant de lier « cher » et « héritage ».

      1. 😉 Le retrait de la deuxième virgule (perçue comme une sorte d’incise) semble plus propice au fameux « cher ». Toutefois, je le voyais davantage accordé à la pyramide inversée (sujet principal du texte) plutôt qu’à l’héritage. Beau petit cas grammatical… Merci Kevin !

        1. Oui, Patrice, c’est l’effet d’incise qui prêtait à confusion. Un cas comme on les aime, assurément. Au plaisir (je serai à Montréal et Québec début juin…)

      2. Cher, Kevin
        😀
        Mais bon sang, mais bien sûr: votre argument fait poids. Vous avez raison, la 2ème virgule crée une rupture et, donc, la confusion. Je corrige sur le champ. Merci chaleureusement.

        1. Kevin Dangu dit :

          Ahaha !! Ils sont rapides chez Ecrirepourleweb.com
          Ce n’était que mon avis d’ailleurs et en aucun cas une loi générale ! 🙂

  3. Muriel Pineau dit :

    Le chapeau et les titres de votre article illustrent parfaitement les conduites à tenir en rédaction web.
    Un chapeau comportant des mots-clés est indispensable pour accrocher les internautes, pour leur donner envie de poursuivre la lecture. Il est également très apprécié des moteurs de recherche dans le cadre du référencement.
    Rédiger un chapeau est un très bon exercice de synthèse…
    Quant aux titres, ils répondent à des exigence encore plus fortes. Avec eux, il est nécessaire d’employer les bons mots-clés pour le référencement tout en restant attractif, subtile, sexy pour les lecteurs.
    La rédaction web, l’art d’être efficace pour les moteurs de recherche tout en ayant l’air naturel et simple. 🙂

    1. Chère Muriel,

      merci pour votre commentaire. En tant qu’agence éditoriale, nous sommes très sensibles au fait d’appliquer ce qu’on dit de faire, en effet. C’est notre métier quotidien d’optimiser nos textes pour le lecteur, les moteurs et les supports. Et c’est un plaisir de pouvoir partager ces bonnes pratiques avec vous.

  4. Yelen dit :

    Merci pour ce rappel pédagogique de cette technique de base. Un rappel des fondamentaux de la communication est toujours appréciable, en ces temps d’infobésité (Comment garder la ligne en période d’indigestion rédactionnelle ?)
    Parfois la difficulté va être de concilier les objectifs de communication avec les nécessites liées au référencement, des mots clés qui doivent être présents dans le titre et le chapeau, et autres exigences de google.

    1. Merci à vous pour ce retour. Concernant la conciliation entre les objectifs de communication et les besoins de référencement, je ne suis pas tout à fait d’accord. Au contraire, je trouve que c’est un puissant atout de posséder des indicateurs clairs sur les requêtes et demandes des internautes. Et ce serait donc dommage de ne pas intégrer ces recherches et besoins dans ses objectifs de communication et même commerciaux. Souvenons-nous que Steve Jobs a songé au MacBook Air en voyant les navetteurs utiliser tous un portable mais jamais le lecteur de CD qui y était par défaut à l’époque…

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